jeudi 19 octobre 2017

Quand le Président Trump suicide l'Amérique Monde


Donald Trump lors de son intervention sur le dossier iranien, depuis la Maison Blanche, le 13 octobre. Depuis son entrée en fonction, le 20 janvier, Donald Trump a certifié le Plan d’action conjoint à deux reprises : le 18 avril et le 17 juillet.

« Le monde doit composer avec une administration américaine devenue nihiliste»


Paru dans LeMonde

En lançant son offensive contre l’accord avec l’Iran, Donald Trump aggrave la méfiance internationale à l’égard de l’Amérique et entraîne un risque de prolifération au Proche-Orient, déplore le politiste Frédéric Charillon dans une tribune au « Monde ».
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Tribune. 

Le comportement de Donald Trump à l’international semble obéir à des logiques désormais identifiées : s’en prendre systématiquement aux accords forgés par son prédécesseur (forcément « les pires » qui soient) ; adopter une posture belliqueuse face aux adversaires consacrés tout en ménageant d’autres régimes autoritaires ; rejeter ce qui a fait l’ancrage de l’Amérique au cœur de l’international (multilatéralisme, libre-échange…), pour flatter le segment de l’opinion américaine le moins internationalisé.
L’offensive contre l’accord du 14 juillet 2015 s’inscrit dans la logique de nombreux épisodes : critiques contre l’OTAN, remise en cause de l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna), rejet du traité transpacifique, sortie de l’accord de Paris sur le climat, fin du rapprochement avec Cuba, menaces contre le Venezuela et la Corée du Nord, retrait de l’Unesco au nom d’un soutien à Israël… C’est donc sans surprise que le président américain renoue avec la diatribe, et la stigmatisation de l’Iran – « dictatorial », « principal parrain du terrorisme dans le monde ». Sans surprise qu’il persiste dans la logique du retrait et du cavalier seul.

Trois types de dégâts sont à attendre : une méfiance accrue vis-à-vis de l’Amérique à l’échelle globale ; un désarroi européen encore aggravé ; un Proche-Orient victime des signaux politiques dangereux envoyés par Washington. 

Jadis partisans d’une stabilité hégémonique assurée par eux-mêmes, les Etats-Unis se considèrent désormais comme une citadelle assiégée dans un monde à l’état de nature. En conséquence, on ne discute plus : on se barricade et on menace. On ne travaille plus à forger des accords, on les rejette. On ne croit plus aux biens communs ni au multilatéralisme, mais au chacun pour soi. C’est toute une panoplie d’outils de la domination américaine dans les dernières décennies qui se voit ainsi balayée.

Travail de sape

Devant ce tableau,

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