samedi 15 juin 2013

La politique étrangère de la France : changements de siècle



La politique étrangère de la France : changements de siècle

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En 1914, à la tête d’un empire colonial représentant plus de 10% des territoires immergés, la France comptait 10 ambassades et 32 légations. Un siècle plus tard, dotée de l’arme atomique et membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, elle en compte 162, pour une puissance que le débat public relègue pourtant à une gloire passée. Entre deux mythes – celui d’une France éternelle et celui d’un déclin inexorable –, il n’est jamais aisé de tirer le bilan d’un siècle de politique étrangère. Permettons-nous un constat simple : sans jamais plus aspirer à retrouver les fastes ni la fureur d’un Louis XIV ou d’un Napoléon, et en dépit d’épisodes qui auraient pu lui être fatals, la France s’est maintenue dans le rang des grands acteurs politiques mondiaux. Son instrument d’action extérieure, en dépit d’importantes critiques internes, reste reconnu par ses principaux alliés, qu’ils soient admiratifs ou agacés. En ce début de XXIe siècle pourtant, l’impression domine que la France, une fois de plus mais plus que jamais, devra faire preuve d’imagination et savoir se réinventer pour maintenir son rang. Son « rang », justement : un objectif de politique étrangère tellement français…

La France dans un monde post-européen


Le « long » XIXe siècle (1815-1914) fut déchirant. commencé avec la défaite Napoléonienne de 1815, il finit par la déclaration de guerre de 1914. Entretemps, après la défaite de Sedan en 1870, la France amputée de l’Alsace-Lorraine avait rêvé secrètement de revanche face à l'Allemagne tout en s’adonnant à de nouvelles conquêtes coloniales, diversion habilement encouragée par Bismarck. plusieurs fois sauvée par d’adroits diplomates, dont Talleyrand, elle connut tour à tour, entre plusieurs changements de régimes et quelques révolutions, la conquête puis la chute (avec Napoléon), la remontée en puissance puis l’humiliation (avec Napoléon III). toujours, les armes et une certaine culture stratégique, parfois foudroyantes et parfois malheureuses, avaient joué un rôle important. Le « court XXe » (1914 – 1989) allait, lui, être tragique. Par deux fois, l'Europe allait se suicider. Et les puissances du Vieux Continent qui avaient dominé le monde allaient devoir y repenser (à la baisse) leur place, leur rôle, leur marge de manœuvre.

Le double suicide européen, et le retour d’une France universaliste


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